Hyvolution 2024 : le Chili mise sur l'hydrogène vert

Nous étions cette semaine présent au Salon Hyvolution 2024 à Santiago de Chile, un salon international, aux origines françaises, et dédié au secteur de l’hydrogène vert.

Dans son discours lors de la cérémonie d’inauguration, le président chilien Gabriel Boric a mis en avant l'engagement de son gouvernement à positionner le Chili en tant que leader mondial dans la production d'hydrogène vert d'ici 2030. Il a insisté sur la nécessité de saisir cette "fenêtre d'opportunité" pour promouvoir une transition énergétique durable, tout en respectant les normes environnementales et sociales.

Le président a souligné le fait que le Chili était déjà positionné au “centre du monde” grâce à plus de 30 accords de libre-échange. Cette diversité de partenariats permet au Chili de conserver une “autonomie stratégique” et de ne pas être dépendant d’un ou plusieurs pays. Un positionnement qui doit permettre au Chili de s’établir en tant qu’acteur majeur de l’hydrogène vert à l’échelle internationale.

L’hydrogène vert est l’hydrogène généré à partir d’énergies renouvelables et qui n’a donc aucun impact environnemental. Dans le cas du Chili, on estime que le pays dispose d’un potentiel en énergies renouvelables équivalent à 1800 GigaWatts, soit 70 fois la capacité du réseau électrique actuel, avec de nombreux projets dans l’éolien et le solaire.

Le Chili a lancé sa stratégie nationale sur l’hydrogène vert en 2020. Quatre ans plus tard, de nombreux projets ont commencé à éclore exploitant l’hydrogène vert, dans le secteur minier et celui des transports. Néanmoins, un obstacle majeur subsiste, celui du délai d’octroi des permis d’exploitation et des concessions marines. Gabriel Boric a expliqué que depuis quatre ans, ce délai est passé de 44 mois à 22 mois. Le gouvernement chilien travaille depuis plusieurs mois sur une réforme permettant de diminuer ce délai et de simplifier les procédures. Au salon Hyvolution, le président a annoncé que celle-ci pourrait être votée d’ici la fin de l’année et devrait encourager les investissements dans le secteur de l’hydrogène.

L’hydrogène a vocation à accompagner le secteur industriel chilien dans ses objectifs de réduction des émissions de CO2 et en particulier le secteur minier. Les entreprises minières ont déjà concédé d’importants investissements dans les énergies renouvelables et l’hydrogène pourrait permettre aux autres acteurs de la chaîne logistique (transport, manufacture, stockage) de réduire leur impact environnemental. C’est par exemple le cas à Antofagasta où le premier train à hydrogène d’Amérique du sud devrait être mis en circulation en 2025.

Le salon a également été l’occasion pour le gouvernement chilien de signer un accord de coopération avec la France en matière de formation et d’enseignement technique dans le domaine de l’hydrogène. En 2023, l’Union européenne a accordé un fonds de 200 millions d’euros au Chili pour soutenir le développement de l’industrie.