Mexique : la réforme judiciaire approuvée par le Sénat

Dans la nuit de mardi à mercredi, le Sénat mexicain a approuvé la réforme judiciaire controversée souhaitée par le président sortant AMLO. Le vote a été marqué par l’irruption dans le Sénat de plusieurs dizaines de militants opposés à cette réforme.

Des manifestants ont fait irruption au Sénat mexicain lors du vote sur la réforme judiciaire - REUTERS/Luis Cortes

Les manifestants s’étaient d’abord rassemblés aux abords du Sénat et ont forcé le passage pour s’introduire dans l’hémicycle alors que la séance venait d’être interrompue. Dans la foulée, les sénateurs se sont réunis dans un autre bâtiment et ont finalement approuvé le projet de réforme, grâce au vote de certains sénateurs de l’opposition.

Pour être totalement approuvé, le texte doit désormais être voté par au moins 17 des 32 chambres des États fédérés. Dès le mercredi matin, certaines chambres ont voté en faveur de ce texte et notamment le Congrès de l’État de Oaxaca. Le parti présidentiel MORENA détient une majorité de sièges dans 22 États du Mexique. Il ne semble donc pas y avoir d’obstacle à ce que cette réforme soit définitivement adoptée, ce avant le 30 septembre, fin du mandat d’AMLO. Le texte prévoit qu’une première moitié de quelques 6.500 juges fédéraux soient élus dès l’été 2025 et l’autre moitié en 2027.

Cette réforme viendrait consolider le pouvoir du parti MORENA et sa main-mise sur les institutions au Mexique. En soumettant les juges fédéraux à une sélection par le pouvoir législatif puis un vote par les citoyens, le pouvoir judiciaire serait subordonné au pouvoir législatif et fortement politisé.

Depuis plusieurs semaines les employés de tribunaux et différents syndicats dans tout le pays ont manifesté contre ce projet de réforme qui pourrait porter atteinte au principe de séparation des pouvoirs et à l’indépendance des juges. Une situation qui inquiète également les investisseurs étrangers alors que la valeur du peso mexicain baisse depuis plusieurs mois, atteignant son plus bas en deux ans la semaine dernière.