Venezuela : l'espoir (fragile) d'un renouveau

Edmundo González porte les espoirs de nombreux Vénézuéliens aux prochaines élections présidentielles

Edmundo González est le candidat de l’opposition à l’élection présidentielle au Venezuela. Juan Barreto/AFP

Après de nombreux rebondissements, des élections présidentielles devraient finalement se tenir au Venezuela le 28 juillet prochain. Le scrutin opposera le président Nicolas Maduro à différents partis de l’opposition et notamment le représentant de la Plataforma Unitaria, Edmundo González Urrutia.

Les derniers sondages de fin mai laissent penser que ce dernier pourrait l’emporter assez largement. Néanmoins, la victoire de l’opposition est encore loin d’être garantie car de nombreux doutes subsistent quant au caractère libre et impartial de ces élections.

Diplomate à la retraite et peu connu du grand public, Edmundo González n’avait pas d’ambition politique jusqu’en avril dernier lorsqu’il a été sollicité par l’opposition vénézuélienne pour en être l’incarnation. Jusque-là, c’est Maria Corina Machado qui représentait un espoir de renouveau pour le Venezuela. La candidate avait remporté une élection primaire en octobre dernier mais a rapidement été empêchée de se présenter par le régime de Maduro, tout comme d’autres personnalités de l’opposition. Les membres de l’opposition ont donc fait appel à Edmundo González pour mener la campagne, une figure externe et qui ne fait pas l’objet d’une peine d’inéligibilité.

La campagne présidentielle a pris de l’ampleur ces dernières semaines. González et Machado ont organisé d’importants rassemblements au Venezuela, témoignant d’un engouement populaire certain et d’un optimisme retrouvé. De son côté, Nicolas Maduro est lui aussi entré en campagne, se déplaçant dans le pays en inaugurant des infrastructures et services publics. Le régime de Maduro organise également des tests avant les élections pour s’assurer que tous les Vénézuéliens favorables au président aillent voter.

Les prochaines semaines devraient être cruciales pour l’opposition qui espère que la candidature d’Edmundo Gonzalez ne soit pas invalidée. Une menace bien réelle qui serait déjà considérée par Nicolas Maduro. L’opposition s’attend à toute forme de manoeuvres pour empêcher la victoire d’Edmundo González. Ce samedi, deux militants de l’opposition et un journaliste ont été arrêtés par la police puis placés en détention pour “incitation à la haine” après avoir assisté à un rassemblement dans la ville de Maiquetía près de Caracas. Edmundo González, Maria Corina Machado et plusieurs ONGs ont dénoncé ces arrestations arbitraires, qui visent à décourager l’opposition. Nicolas Maduro a pour l’instant refusé la présence d’observateurs indépendants et notamment celle de l’Union européenne durant les élections.

Autre enjeu important de ces élections, la participation des Vénézuéliens ayant quitté le pays depuis 2013 sera limitée, voire inexistante. Environ 4,5 millions de personnes en âge de voter vivent en dehors du Venezuela. Mais les conditions d’inscription pour le scrutin présidentiel ont été restreintes par le gouvernement. L’opposition fait donc tout son possible pour limiter l’exode des Vénézuéliens, que ce soit pour ce scrutin ou pour une prochaine échéance.

Selon les estimations des Nations Unies, le Venezuela est le troisième pays au monde ayant connu le plus important exode, après la Syrie et l’Afghanistan. Environ 8 millions de Vénézuéliens vivent à l’étranger. Un chiffre qui pourrait dépasser les 10 millions si la situation actuelle persiste.