Guatemala : Arévalo finalement investi président

Le président élu a été officiellement investi dans la nuit de dimanche à lundi après de nombreux rebondissements

Le nouveau président du Guatemala Bernardo Arévalo lors de la cérémonie d'investiture, le 15 janvier 2024. Crédit photo : AP

C’est une victoire majeure pour la démocratie au Guatemala. Après plusieurs mois d’incertitudes, l’investiture d’Arévalo ce dimanche 14 janvier a finalement eu lieu ; ce malgré une campagne de déstabilisation menée par le pouvoir judiciaire et la caste politique traditionnelle.

Avant de pouvoir démarrer l’investiture présidentielle, les regards étaient tournés vers le Congrès guatémaltèque où une passation devait avoir lieu entre les anciens et les nouveaux députés. Or certains anciens députés ont refusé pendant plusieurs heures d’officialiser la nouvelle composition de la chambre législative du Guatemala, empêchant ainsi la passation avec les députés de Semilla, le parti de Bernardo Arévalo.

Après de longues heures de discussions et la pression de nombreux manifestants qui s’étaient réunis pour demander à respecter la transition démocratique, la nouvelle composition du Congrès a finalement été validée, avec à sa tête Samuel Perez, du parti Semilla. Une nomination décisive puisque c’est le président du Congrès qui est en charge d’investir le président de la République.

Il a fallu encore quelques heures pour que la cérémonie officielle ait lieue au Théâtre national Asturias, où de nombreuses délégations internationales étaient présentes afin de soutenir la transition démocratique au Guatemala.

Malgré les tensions, l’investiture de Bernardo Arévalo représente donc une victoire importante pour la démocratie au Guatemala et dans la région. Le président et son parti ont fait l’objet d’une traque judiciaire depuis le premier tour des élections en juin dernier où le candidat de gauche avait créé la surprise en arrivant deuxième. Depuis, plusieurs procureurs ont essayé de démanteler le parti Semilla et d’empêcher Arévalo d’assumer la présidence.

Dans son premier discours, le président Arévalo s’est engagé à mettre fin à la corruption systémique au Guatemala, celle qui a voulu l’empêcher d’être investi président. Il a également promis d’engager des politiques sociales plus inclusives pour essayer de réduire la pauvreté au Guatemala. Le Guatemala est le 30ème pays le plus corrompu dans le monde selon Transparency International. Malgré une économie plutôt robuste, la pauvreté et les inégalités sont parmi les plus élevées en Amérique latine.