Les manœuvres d'AMLO dans le secteur énergétique mexicain
La réforme du secteur de l'électricité rejetée par les députés
Dans un vote tenu ce dimanche 17 avril, les députés mexicains ont rejeté la réforme du secteur énergétique voulue par le président Andrés Manuel Lopez Obrador (“AMLO”).
Après une journée de débats haute en couleurs, la Chambre des députés du Mexique a voté en faveur de la réforme à 275 voix contre 233, loin de la majorité des deux tiers requise pour enclencher une révision constitutionnelle.
Cette réforme prévoyait de transformer radicalement la réglementation du secteur de l'électricité, en abaissant fortement la part du secteur privé dans la production. Elle aurait garanti à l'entreprise publique CFE 54% des parts de marché (contre 38% actuellement) et aurait mené à l'annulation de certains contrats passés avec des compagnies étrangères.
L'opposition, qui avait acté la libéralisation du secteur en 2013, s'est félicitée du résultat du vote. Pour AMLO, ce revers politique lui permet d'alimenter son clivage avec l'opposition. Il accuse notamment le PRI de défendre les intérêts des grandes entreprises étrangères et par conséquent de menacer la souveraineté nationale en matière énergétique.
Vers la nationalisation des ressources en lithium
Si la réforme de l'électricité a échoué, le président mexicain a immédiatement lancé une autre initiative touchant le secteur de l'énergie. Il souhaite en effet modifié le droit minier pour exclure le secteur privé de la filière du lithium.
Le président souhaite modifier une loi datant de 1992, trop favorable au secteur privé selon lui. Cette réforme n'exige pas de révision constitutionnelle mais une adoption à la majorité simple; majorité dont dispose le président et sa coalition dans la Chambre des députés.
Les réticences du secteur privé dans la filière du lithium sont moins importantes car le potentiel du Mexique dans ce domaine n'est pas très clair. Le pays dispose de gisements en sols argileux qui sont difficiles à exploiter. Des investissements conséquents seront nécessaires avant de lancer une production nationale.