Essequibo : montée des tensions entre le Venezuela et le Guyana
Les récents événements inquiètent la communauté internationale.
Suite au référendum de ce dimanche 3 décembre, Nicolas Maduro fait monter la pression sur la région de l’Essequibo, un territoire actuellement administré par le Guyana mais dont le Venezuela revendique la souveraineté depuis plus d’un siècle.
La région de l’Essequibo est riche en pétrole. Le référendum, approuvé à 95%, visait à réaffirmer les revendications de Caracas, notamment en intégrant l’Essequibo sur la carte du Venezuela et en proposant à ses habitants la nationalité vénézuélienne.
Deux jours après cette “victoire” pour Nicolas Maduro, le président du Venezuela a dévoilé ses plans pour l’Essequibo : un projet de loi visant à annexer administrativement la région, l’octroi de licences d’exploitation pétrolière et la création d’une division régionale de PDVSA (l’entreprise pétrolière nationale). Des annonces qui ont fait monter la tension entre les deux pays. Le président du Guyana Irfaan Ali a dans la foulée appelé le Conseil de Sécurité de l’ONU à se pencher sur la question, ce qu’il devrait faire ce vendredi.
Depuis plusieurs semaines le Guyana a alerté la communauté internationale sur la menace d’une annexion de l’Essequibo par le Venezuela. Le pays dispose du soutien de Washington depuis de nombreuses années, notamment en raison de la présence dans le pays d’ExxonMobil, en première ligne du “boom pétrolier” que connaît le Guyana. Ce jeudi, les Etats-Unis ont annoncé l’envoi de plusieurs avions de chasse dans la région pour “participer à des exercices militaires” selon Washington. Une tentative de dissuasion envers Caracas mais qui a été dénoncée comme une “provocation” par le ministre de la défense vénézuélien. Le Brésil, frontalier des deux pays et soutien du Guyana, s’est également engagé dans cette dispute en renforçant sa présence militaire à la frontière.
La tension est à son paroxysme depuis ce jeudi, alors qu’un hélicoptère militaire guyanais s’est écrasé à quelques kilomètres de la frontière vénézuélienne, faisant cinq morts et deux blessés. Les autorités guyanaises ont indiqué n’avoir aucune information sur l’origine du crash.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU doit se réunir ce vendredi pour essayer d’apaiser les tensions dans la région.