Inquiétudes avant l’élection présidentielle au Brésil
A l’approche des élections présidentielles, l’incertitude règne quant à la capacité du président Jair Bolsonaro a reconnaître sa possible défaite.
À l’approche des élections présidentielles, l’incertitude règne quant à la capacité du président Jair Bolsonaro à reconnaître sa possible défaite. Crédité de 15 points de moins que Lula dans les derniers sondages d’intentions de vote au premier tour (Ipec, 12 septembre 2022), le président a multiplié durant la campagne les critiques envers le système électoral brésilien.
Souvent comparé à Donald Trump, le président brésilien semble reprendre les mêmes stratégies en jetant le doute sur la viabilité du scrutin présidentiel dont le premier tour aura lieu le 2 octobre. Jair Bolsonaro a dès le début de la campagne émis des doutes sur la fiabilité du vote électronique, en place depuis 1996 au Brésil, sans pour autant apporter de preuves. Il sous-entend régulièrement qu’il ne reconnaitra pas le résultat des élections si celles-ci ne sont pas “justes ni transparentes”.
Jair Bolsonaro a également impliqué l’armée brésilienne dans la campagne. Lors de son mandat, il a nommé pas moins de 6.000 militaires (actifs et retraités) à des postes dans son administration et notamment le vice-président Hamilton Mourao. Pour cette élection présidentielle, le président a demandé à ce que l’armée prenne part à une commission spéciale pour superviser le déroulé du scrutin. Une fonction généralement réservée au Tribunal supérieur électoral (TSE), dont Jair Bolsonaro conteste la légitimité.
Même s’il existe un risque d’une tentative de coup de la part du camp Bolsonaro à l’issue des élections, il ne semble pas y avoir de mouvement pro-Bolsonaro dans les rangs de l’armée. Au contraire des forces de police qui sont en grande majorité favorables à l’actuel président. Le rôle de la police sera particulièrement surveillé à l’issue du scrutin et si des manifestations ont lieu.
La campagne présidentielle est marquée par une extrême polarisation entre les supporters de Lula et ceux de Bolsonaro et des actes de violence dans les deux camps. Les partisans les plus radicaux du camp de Boslonaro sont déjà convaincus qu’une victoire de Lula serait la preuve d’une fraude électorale. L’avance actuelle de l’ancien président dans les sondages n’exclut pas un résultat final plus serré qui pourrait déboucher sur une crise institutionnelle profonde.