Tensions diplomatiques avant le Sommet des Amériques

La neuvième édition du Sommet des Amériques, qui se déroulera à Los Angeles dans moins d'un mois, fait déjà l'objet de tensions diplomatiques à travers le continent américain.

La neuvième édition du Sommet des Amériques, qui se déroulera à Los Angeles dans moins d'un mois, fait déjà l'objet de tensions diplomatiques à travers le continent américain. L'administration américaine semble mal préparée pour ce sommet, l'agenda n'est pas encore clairement défini et certains pays menacent de ne pas y assister. Beaucoup d'observateurs s'accordent à dire que ce rendez-vous primordial pourrait représenter un tournant négatif pour les relations intercontinentales.

La première édition de ce Sommet s'était tenue à Miami en 1994, sous l'administration Clinton. L'objectif de cette rencontre consistait à amorcer une converge démocratique et économique sur le continent américain. Depuis et même si les tentatives de constitution d'une zone économique continentale ont échoué, le Sommet des Amériques est resté un rendez-vous important pour les gouvernements de la région.

Or, l'édition qui s'ouvre à Los Angeles en juin pourrait marquer une rupture entre les Etats-Unis et les pays latino-américains.

Sous Donald Trump, les relations entre les Etats-Unis et les pays latino-américains s'étaient conflictualisées. Avec l'élection de Joe Biden, de nombreux pays latino-américains espéraient une réconciliation avec Washington. Toutefois la diplomatie américaine semble moins concernée que prévu : de nombreux postes de diplomates américains en Amérique latine sont encore vides à l'heure actuelle. De façon globale, la politique américaine envers ses voisins du sud s'est limitée à l'imposition de sanctions économiques contre certains proches de dirigeants et une pression sur les pays d'Amérique centrale pour limiter les flux migratoires. Une relation loin de satisfaire les pays latino-américains.

L'administration américaine n'a d'ailleurs pas invité les dirigeants du Venezuela, de Cuba et du Nicaragua lors de ce Sommet. Une décision qui a déclenché l'indignation de certains dirigeants latino-américains.

Aujourd'hui, certains d'entre eux n'hésitent pas à aller directement à la confrontation. C'est par exemple le cas de Andrès Manuel Lopez Obrador. Le président mexicain a en effet menacé de ne pas se rendre au Sommet si tous les dirigeants n'étaient pas invités. Luis Arce, le président de la Bolivie a également déclaré qu'il serait absent du Sommet si la situation n'évoluait pas.

L'ambiance qui règne à moins d'un mois du Sommet laisse penser que cette édition pourrait marquer la fin d'une ère impérialiste où Washington avait l'habitude d'imposer sa politique dans son “arrière cour”.