Salvador : Nayib Bukele largement réélu

Le président revendique une victoire avec 85% de votes et a conforté sa majorité au parlement.

Le président salvadorien Nayib Bukele prononce un discours après avoir voté à San Salvador le 4 février 2024. Photo : © Marvin Recinos, AFP

Le président du Salvador Nayib Bukele a été largement réélu ce dimanche 4 février avec un score supérieur à 80% des voix. Le président a revendiqué sa victoire dans un tweet, affirmant qu’il avait obtenu 85% des suffrages exprimés.

Cette large victoire, attendue, consacre la popularité du président et sa politique ultra-répressive contre le crime organisé au Salvador. Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, Nayib Bukele a en effet appliqué une politique “tolérance zéro” face à l’insécurité en décrétant un état d’urgence et en étendant largement les prérogatives des forces de l’ordre. Une approche qui vaut au président de nombreuses critiques quant au respect des droits de l’Homme et des libertés individuelles. Mais les résultats de cette politique ont donné à Nayib Bukele une popularité quasi unanime. En cinq ans, ce sont plus de 75.000 personnes qui ont été emprisonnées et un taux d’homicide qui a chuté, passant de 87 homicides pour 100.000 personnes en 2019 à 2,5 en 2023.

L’élection a également permis à Nayib Bukele de conforter sa main mise sur le pouvoir puisque son parti Nuevas Ideas aurait remporté 58 des 60 sièges à l’Assemblée Nationale. Déjà lors de son premier mandat, le président a placé différents sympathisants au sein des différentes institutions du pays et notamment à la Cour suprême, qui a autorisé en 2021 Nayib Bukele à se présenter à un second mandat alors que la Constitution l’interdit.

Le plébiscite de ce dimanche 4 février donne désormais à Nayib Bukele un contrôle total sur les institutions du pays, où les oppositions sont inexistantes. Son second mandat sera donc particulièrement scruté. Hormis la lutte contre l’insécurité, le bilan de Bukele ne donne pas entière satisfaction. Le jeune président devra faire le nécessaire pour relever une économie atone, marquée ces dernières années par l’inflation et l’augmentation de la pauvreté dans le pays.